Le geek suprême, Steve Jobs, a écrit : " la moitié qui sépare les entrepreneurs qui réussissent de ceux qui échouent est purement la persévérance. " Mais cette croyance dans le mérite ne permet-elle pas de tranquilliser ceux qui ont "réussi", convaincus qu'ils n'ont de compte à rendre à personne ?
Le geek suprême, Steve Jobs, l'a écrit : " Je suis convaincu que la moitié qui sépare les entrepreneurs qui réussissent de ceux qui échouent est purement la persévérance. " Réussir serait donc une question de volonté : quand on veut, on peut ! Les gens qui réussissent le doivent à leur travail et à leurs efforts, et les gens qui échouent, considérés comme des ratés, n'ont tout simplement aucune volonté. Dans la vie, tout ne serait donc qu'une affaire de mérite personnel. À première vue, la méritocratie semble juste, assurant une égalité des chances pour permettre aux plus méritants de s'en sortir par le haut. Cependant, cela n'est-il pas aussi illusoire que dangereux ? Qu'est-ce que réussir sa vie ? Une vie réussie est-elle forcément celle d'un startuppeur ? Est-il bien vrai que la vie ne nous offre que ce que nous méritons ? La croyance dans le mérite ne permet-elle pas surtout de culpabiliser " ceux qui ne sont rien ", et de tranquilliser ceux qui ont réussi, souvent privilégiés, convaincus qu'ils n'ont de compte à rendre à personne ?
Né en 1974 et originaire de Rouen, Gilles Vervisch est agrégé de philosophie et enseignant au lycée dans la région parisienne.
Il a été chroniqueur à la radio et, un tout petit peu à la télé. En janvier 2012, il est intervenu dans le cadre de TEDx-Concorde (Paris) sur le thème de « la diversité ».
Depuis 2009, il publie des ouvrages dits de « pop philo » qui essaient, non sans humour, de rendre la philosophie accessible, depuis "Comment ai-je pu croire au Père Noël ?" (Max Milo, 2009), jusqu'à "Star Wars, le retour de la philo" (Le passeur, 2019).
En janvier 2019 est paru "Peut-on réussir sans effort, ni aucun talent ?" (Le passeur).